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Interview by Tony Carbonell 2014
1- How are your ideas born; inspiration or work??
I tend to think all is about energy. It's much more playful, stimulating to start something when you feel stirred by an emotion, a travel, someone or whatever. You express spontaneously, freely. You don't think. Then after this 'euphoric' step, comes a question of choice, sense and destination, transmission, if it works.
2. What is your methodology of work??
Maybe not that methodology that would make one more efficient, regular or productive in work. But in another way, I do everything very freely, from impulsion, according to natural passion. I suppose that if you receive more propositions, if it becomes a work, you have to organize your time better, your production. It changes many things. Personally, I used to collect many images (personal pictures, magazines, encyclopedias, old papers) to have enough 'vocabulary' but with time, I tend to reduce everything to basics.
3- In some way a part of your collages look like fashion works. Are You related with fashion??
The fashion world is crazy enough and eccentric to offer, via the magazines or the web, the ideal contemporary puppets for my imaginary theater of paper. Fashion does everything with excess. It's a terrible market industry of pure illusions but it's genius in the same time. And luxury and gender abound so I can compose freely with other elements by myself.
4- Your work reminds me of Mother Nature, that is born full of color and hold all creatures in Universe.
Possibly some hidden celtic roots somewhere in my genealogy (lol) I believe in love, wisdom, in abundance, forces of Life, power of light, even in the depths of the Ocean. We still live in a restrictive times of fears and ignorance. A time of survival. But to really live is not to survive
5. An interest for mythology seems to backbone your work?? The myths are founders from childhood to our last breath; they can offer us some precious keys to interpret our existence at another level. I don't use them literally but I like to play with symbols. Sometimes I wonder if they came from the past or the future. The mythology transcends space and time. That's just magical.
6. What parts from your personality do you project in your self-portraits??
The 'self-portraits' are classically an attempt to read the soul, not to stay at the surface of the face. It's an exploration of the facets as the moving reflections on the water mirror. They are more me from the inside or maybe a way to understand Narcissus. People could be disappointed to meet me in real life. I guess it's the same for a comedian.
7. How come so many erotic references exist in your collages?
The Eros is a primordial energy that we need to integrate harmoniously to evolve, much like the foliage of a tree can grow. We came mysteriously from its depths. The erotic images play the role of guardians of the threshold (lol). They are everywhere now in our culture but as long as this symbolic energy remains repressed, damned, Thanatos, the forces of death are dominant and destructive. In inverse, it could be just the beginning of new possibilities, new consciences for the future.
interview par Virginie Lardière, 2015
> Vos photographies sont majoritairement des auto-portraits dans lesquels vous vous mettez en situation, comment les concevez-vous ? Y a-t-il un travail de repérage, de mise en scène ou est-ce pris selon l'instant, l'envie ?
J’ai commencé ce travail de l’auto-portrait il y a quelques années, sans m’en rendre compte, comme un retour sur soi, après une longue collaboration artistique à deux. Je devais me retrouver, me redéfinir et même temps ouvrir les limites de mon identité pour ne pas tomber dans un piège narcissique. Peut-être aussi, une absence de sujets à photographier autour de moi à cette époque, qui m’a faite devenir modèle-silhouette de mes propres mises en scène.
J’ai un rapport très simple ,spontané avec la photographie. Dès que je suis en mouvement, hors de l’ordinaire, je ressens le besoin d’avoir une caméra à portée de main. Les décors alors surgissent naturellement au détours de promenades, de changement d’habitat.
La photographie m’aide à trouver une matière première sur laquelle je peux travailler et méditer. En cela, je ne me sens pas une photographe au sens classique du terme. Il y a cette part instinctive et improvisée que j’aime utiliser car un certain plaisir dans la recherche créative est préservée. Ensuite c’est plus une réflexion autour de l’image et un processus disons plastique.
> Vous avez aussi un travail de collage, dans lequel on retrouve la mise en scène de personnages féminins dans des décors composés d'éléments végétal et animal, comment les concevez-vous : par thèmes, séries…?
Pour les collages, je collecte différents types d’images papier, mais surtout virtuelles maintenant, pour avoir une bibliothèque assez riche dans laquelle j'y puise librement. Idéalement je voudrais disposer d'assez de vocabulaire pour pouvoir tout y dire et montrer sans réserve.
Les séries apparaissent assez naturellement du fait parfois obsessionnel et répétitif de certains styles de décor et sujets. Lorsque une thématique visuelle me capte , je l’ explore jusqu’à ce que je dois casser la répétition et retrouver un nouveau rythme. Généralement, je commence plusieurs collages en même temps pour finalement en choisir un ou deux.
Les livres pour enfants, les dessins d’art encyclopédique sur la Nature, l'Art, l'ethnologie, les espèces animales ainsi que la mode et l’ érotisme ont ma préférence.
Le collage nous ouvre à une mise en scène d’une autre dimension. Un peu comme des rêves ou des contes, faussement naïfs,drôles et exutoires.
> Quels liens faites-vous entre ce travail de montage/collage et celui de la photographie ?
Le collage est une destruction /reconstruction d’images. Beaucoup sont crées à partir de photos dont la reproductibilité a beaucoup désacralisé la photographie . L’image est devenue une information et une matière première à partir de laquelle on peut encore recréer de nouvelles idées. Il me semble que le recyclage de notre vision de la réalité est infinie parce qu’en soi elle reste subjective et que la puissance du Vivant s’auto-génère sans fin. On s’éloigne donc du ‘je’ pour participer au ‘jeu’.
Je vois de plus en plus un visage comme une matière première, un miroir d’eau que j’aime doubler de sensations, de reliefs, de vivant, pour en révéler les dessous. Là encore les camouflages floraux, animaliers ou les éclats de lumières viennent se mêler aux traits humains.
Pour les photographies de silhouettes, c’est aussi ce même jeu qui cherche à inventer des scènes expressionnistes et improvisées dans des décors pris dans le réel. Il y a cette recherche de la liberté que l’on trouve dans le théâtre originellement, dans la danse et au cinéma.
Pour les collages, le résultat est plus graphique, voir illustratif mais du coup il me permet d’explorer les choses avec distance et plus d’humour, de légèreté.
Finalement, je dirai qu’à travers mon travail de photographie et collages sont complémentaires, l'un apprenant de l'autre à se libérer, à oser toujours plus.
> Dans tout votre travail on retrouve principalement le thème de la femme mise en scène et certains codes - comme le cadrage, les objets domestiques, ou les scènes - évoquent ceux du cinéma, est-ce explicite pour vous ? Avez-vous d'autres références ?
Le corps et son language sont aussi très présents.
La photographie vous apprend progressivement à avoir un oeil scénique où que l’on se trouve, un sens des lumières et des couleurs; le collage invite parfois user de symboles. Il creuse des dimensions improbables.
> Que pouvez-vous nous dire de vos dernières recherches, qui sous la forme d'installations nommées "tableaux" présentes une projection d'images superposées ou montées créant une scène dans laquelle vous venez parfois vous placer.
Depuis peu, en travaillant autour de l’idée d’installation (comment puis-je présenter mon travail dans une galerie) j’expérimente et teste à nouveau tous mes visuels en utilisant un projecteur vidéo.
Certaines images projetées en grand format sur un mur, se révelent tout de suite à être plutôt développées sur papier, car elles sont abouties et d’autres, au contraire, fonctionnent immédiatement comme de beaux décors irréels de théâtre qui poussent à me questionner sur de nouveaux potentiels. A nouveau, j’interviens parfois comme un personnage qui s’intègre à une fiction virtuelle.
Cette mise en abîme me plait beaucoup. J’improvise aussi de courtes séquences vidéos pour étudier leur potentiel, et je deviens de plus en plus attirée par l’idée de créer de courtes performances sur ce mode.